10 – 20 mars 2020

J’ai entrepris un voyage en solo le 10 mars 2020, et j’ai eu la chance de pouvoir réaliser l’un de mes rêves avant malheureusement un retour forcé en France, seulement 12 jours après mon départ. J’ai débarqué le 11 mars à Kuala Lumpur, capitale de la Malaisie, que j’ai pu découvrir pendant 3 jours. Pour celles et ceux qui se posent la question, oui c’est une ville qui vaut le détour, et qui peut se visiter lors d’une escale pendant un voyage, en 2-3 jours c’est l’idéal. J’ai choisi une auberge de jeunesse dans le centre, proche du marché central de KL (Mingle Highstreet hostel) : très propre, originale, spacieuse, calme, avec une piscine extérieure et des activités.

Parmi les endroits incontournables à visiter : la plus ancienne mosquée de KL, Masjid Jamek, et le quartier de la River of life, la KL Tower (421m) et son Observation Deck, le parc Taman Eko Rimba en contrebas de la tour, véritable petite jungle dans la ville, le parc KLCC pour observer les Petronas Towers, à faire de jour et le soir pour le spectacle de jeux de lumières sur l’eau, la KL city walk, le marché central pour le shopping;

Les grottes de Batu et leur superbe temple Hindou (vraiment à ne pas négliger, c’est magnifique, même si la montée des marches pique ! Accessible très facilement en train depuis la gare centrale), le KL bird park et son immense volière;

La Jalan Alor le soir pour sa street food variée et délicieuse, ainsi que la Petaling street pour sa street food également, et c’est déjà pas mal! C’est une ville où l’on mange très bien et très varié, car la Malaisie bénéficie de l’influence culinaire de toute l’Asie, indienne, chinoise, indonésienne, japonaise. Il y en a pour tous les goûts !

Je m’envole ensuite le 14 mars vers Medan, en Sumatra du Nord, pour rejoindre le petit village de Bukit Lawang, situé au pied de la jungle du parc national de Gunung Leuser. Après plusieurs heures de transports en commun (bus, tuk-tuk, mini-bus et encore tuk-tuk), je découvre ce petit village typique traversé par une grande rivière, face à la jungle qui paraît immense.

Une petite rue étroite et zigzagante longeant la rivière, où se succèdent de nombreuses maisons d’hôtes, me mène à ma guesthouse, où je suis accueillie par mon futur guide et son équipe. Nous partons le lendemain matin pour le trek de 3 jours dans la jungle, accompagnés de 2 guides locaux, maitrisant l’anglais. Nous sommes 5, une allemande, trois irlandais et moi-même. Et c’est parti pour l’aventure !

Durant ces 3 jours, nous avons beaucoup marché (la jungle est en fait très en relief et faite de collines, d’où une alternance entre descentes et montées raides, il faut le savoir avant !), et pu observer de nombreux animaux, dont de nombreux singes, papillons et insectes. La jungle est très humide, et avec la forte chaleur l’effort est d’autant plus difficile, nous sommes déjà trempés au bout d’une heure de marche. Heureusement que les deux campements sont placés au bord de la rivière, cela permet de se baigner dans une eau très fraîche en fin de journée. Les nuits sont un peu difficiles à cause de la chaleur, un peu moins quand les grosses pluies viennent rafraichir l’atmosphère. Nous avons très bien mangé durant ces trois jours, c’était digne d’un trois étoiles ! Les guides sont à nos petits soins.

La rencontre animale la plus magique est évidemment celle avec les Orangs-Outans semi-sauvages, anciennement nourris via une plateforme au village et soignés par les locaux, relâchés depuis plusieurs années dans la jungle afin qu’ils retrouvent leur liberté et leur autonomie dans cet espace protégé de 1 million d’hectares. Hormis Bukit Lawang il n’existe qu’un autre endroit sur Terre où des orangs-outans vivent en liberté, il s’agit de Bornéo, en Malaisie, où l’espèce est un peu différente de celle de Sumatra. Sur les 7000 orangs-outans estimés du parc national de Gunung Leuser, environ 30-35 orangs-outans sont semi-sauvages et sont plus au moins habitués à l’homme. Ce sont eux que nous allons plus facilement croisés. Les femelles ont dernièrement donné naissance à plusieurs bébés, ce qui encourage la stabilité de l’espèce. Il faut savoir que les orangs-outans vivent entre 50 et 60 ans, en solitaire, les femmes donnant naissance à un petit tous les 7-8 ans environ, le temps que leur précédent bébé devienne complètement autonome.

Nous avons donc eu la chance de croiser le chemin de plusieurs magnifiques femelles accompagnées de leur bébé, et d’un jeune mâle d’environ 7 ans devenu récemment autonome. Les mâles sont en général bien plus difficiles à observer, car ils sont en retrait et ne cherchent la compagnie des femelles seulement pour l’accouplement. Les rencontres sont magiques, je me suis sentie tellement petite face à ces primates majestueux. Le plus impressionnant étant leurs yeux et leurs expressions, ils ont un regard profondément humain où l’on peut lire leur grande sensibilité, c’est très déstabilisant et émouvant. Nous sommes tellement proches d’eux, en les rencontrant dans leur habitat naturel nous prenons vraiment conscience que nous n’avons pas le droit de détruire cet habitat et qu’il est de notre devoir de les protéger.

Au cours de plusieurs marches nous avons également observé d’autres animaux, de nombreux papillons magnifiques, des macaques (très envahissants !), des singes Thomas leaf avec leur crête très reconnaissable, des gibbons noirs et gibbons blancs, des tortues des fourmis géantes, des varans, de nombreuses plantes et arbres, etc.
J’ai réalisé une petite vidéo (ci-dessous) en musique résumant le trek:
Le voyage s’est arrêté brutalement le 19 mars lorsque j’ai dû partir de Bukit Lawang pour rejoindre l’aéroport de Médan, et ensuite celui de Jakarta. Il faut se rapatrier en France le plus vite possible, à cause de la pandémie liée au covid-19 qui se répand. Par chance, je rencontre à Jakarta un couple de français dans la même situation et nous continuons le retour ensemble. Nous réussissons à acheter un billet pour rentrer à Zürich, puis nous trouvons un vol le lendemain pour Paris, et enfin un train pour Nantes le sur-lendemain. Nous arrivons finalement dans notre lieu de quarantaine le 23, et y restons deux semaines, par sécurité. Mon voyage s’est donc achevé bien plus tôt que prévu, mais mon rêve de la rencontre avec les orangs-outans s’étant réalisé, je ne peux que me réjouir et patienter jusqu’au prochain voyage 🙂